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Smart grid
31 août 2015
Le smart grid est une des dénominations d'un réseau de distribution d'électricité « intelligent » qui utilise des technologies informatiques de manière à optimiser la production, la distribution, la consommation et qui a pour objectif d’optimiser l’ensemble des mailles du réseau d'électricité qui va de tous les producteurs à tous les consommateurs afin d’améliorer l'efficacité énergétique de l'ensemble.
L'apport des technologies informatiques devrait permettre d'économiser l'énergie en lissant les pointes de consommation et en diminuant les capacités de production en pointe qui sont les plus coûteuses, de sécuriser le réseau et d'en réduire le coût. C'est aussi une réponse partielle à la nécessité de diminuer les émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique. En outre, le smart grid est l'une des composantes de la notion de ville intelligente (smart city).
C'est (lorsqu'il est associé à un système distribué constitué de très nombreuses micro-centrales) l'un des 5 piliers de la « Troisième révolution industrielle » proposée et promue, notamment par Jeremy Rifkin.
Terminologie
Il n’existe pas vraiment de traduction à l’expression anglaise smart grid, qui est inspirée de power grid désignant le réseau de distribution d'électricité. Ainsi, le mot smart met l’accent sur « l’intelligence » apportée par l’informatique au réseau de distribution d’électricité. Le GDT propose la traduction « réseau de distribution d’électricité intelligent ». Certains utilisent plus simplement « réseau électrique intelligent » ; c'est en particulier cette expression qui a été retenue dans le Vocabulaire de l'Énergie paru au Journal Officiel.
D’autres expressions sont employées en anglais comme : smart electric grid, smart power grid, intelligent grid, IntelliGrid, future grid ou SuperSmart Grid, Smart City
Intérêt du réseau intelligent
Sachant que l'électricité ne peut pas être stockée facilement, rapidement et économiquement en grandes quantités, les technologies du « réseau intelligent » cherchent à ajuster en temps réel la production et la distribution (offre et demande) de l’électricité en hiérarchisant les besoins de consommation (quantité et localisation) selon leur urgence afin de :
- optimiser le rendement des centrales ;
- éviter d'avoir à construire régulièrement de nouvelles lignes ;
- minimiser les pertes en ligne ;
- optimiser l'insertion (aléatoire) de la production décentralisée, en particulier d'origine renouvelable ;
- diminuer ou éliminer les problèmes liés à l'intermittence de certaines sources (solaires, éolien, énergie marémotrice, et à moindre titre hydroélectricité)6.
Selon un sondage fait par Accenture, les 2/3 des cadres de services publics interrogés en 2013 à propos des réseaux intelligents pensent que les bénéfices retirés des réseaux électriques intelligents devraient dépasser les premières estimations, mais 85 % de ces sondés pensent aussi qu'il faudra relever des défis organisationnels majeurs, avec d'importants changements du « paysage concurrentiel » de l'industrie de l'énergie, avec une production décentralisée et distribuée d'électricité et de nouveaux modes de gestion de la demande. Une clé du succès sera selon ces cadres l'accès mondial aux compétences informatiques nécessaires au déploiement de réseaux intelligents, mais seuls 25% de ces cadres estiment qu'ils ont déjà ces compétences et les capacités analytiques nécessaires et plus de 80 % jugent nécessaires de nouvelles "boîtes à outils" et une nouvelle gouvernance des données permettant le fonctionnement de tels réseaux. Les freins seront selon eux l'investissement, la réglementation et la technologie. Et la priorité d'ici 2030 devrait être d'améliorer les outils d'analyse et d'exploration de données.
Une évaluation plus approfondie également faite par Accenture (2013) estime que chaque compteur nord-américain pourrait permettre une économie de 40 à 70 US$ par an