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Le nouveau compteur électrique Linky

 

 

 

Quand serez-vous équipé?

Linky est le nom du compteur communicant développé par ERDF, principal gestionnaire du réseau électrique de distribution en France. Le 17 août 2015, la loi relative à la « transition énergétique pour la croissance verte » est promulguée et prévoit la généralisation des compteurs communicants pour l'électricité.

Origine

Le développement de cette génération de compteurs trouve son origine dans deux directives européennes datant de 2006 et 2009. Plus largement, les nouveaux compteurs sont un phénomène international, des projets analogues étant en cours en divers points du monde. Ces compteurs communicants, qu'ils soient d'électricité, de gaz ou d'eau, sont le résultat des possibilités offertes par les avancées technologiques en matière de communication.

Calendrier

Pendant l'été 2011, les pouvoirs publics ont validé la conformité du projet à leurs attentes et ont autorisé sa généralisation auprès de tous les clients de France métropolitaine.

Le 9 juillet 2013, le Premier Ministre M. Jean-Marc Ayrault, lors de la présentation de son plan d'investissements publics pour l'avenir, sur dix ans, a relancé ce projet. Il a annoncé l'ouverture, durant l'été 2013, d’un appel d’offres pour le remplacement d'une partie du parc des compteurs électriques. D'ici 2016, 3 millions de compteurs seront remplacés, puis la totalité des 35 millions de compteurs actuels d'ici 20204. Toutefois, la Commission de régulation de l'énergie a suggéré de freiner ce déploiement pour limiter les coûts, proposant d'atteindre un objectif de 90% de Linky fin 20215.

Le 17 août 2015, la loi relative à « la transition énergétique pour la croissance verte » est promulguée et prévoit la généralisation des compteurs communicants pour l'électricité sur tout le territoire.

Fonctionnement

Linky fait partie de la catégorie des compteurs communicants (AMM), c'est-à-dire pouvant être interrogés et actionnés à distance par l'utilisation de la technologie CPL sur le réseau basse tension, comme premier niveau de communication. Un deuxième niveau de communication est assuré par le réseau de téléphonie mobile GPRS Edge entre le concentrateur (installé dans un poste de transformation et de distribution HTA/BT7) et le système central. À terme, lorsque les 35 millions de compteurs auront été remplacés, il y aura environ 700 000 concentrateurs installés, éléments d'un système d'information (SI) réparti Linky, avec un SI central et un SI local dans chaque concentrateur. Cette génération de compteurs communicants est présentée comme une des étapes vers les réseaux intelligents, appelés smart grids en anglais.

Accès aux informations de consommation

Le compteur Linky a fait l’objet de critiques concernant :

•             l'impossibilité de visualiser la consommation en temps réel ;

•             la situation en dehors de l'habitation du compteur électrique (environ 50 % du parc immobilier, soit 17 millions de compteurs sur un parc de 35 millions).

L’UFC-Que Choisir, d’abord opposé au compteur, affirme désormais que « les informations de consommation seront accessibles en temps réel grâce à un affichage visible sur le compteur » et « les données de consommation seront détaillées sur le site du distributeur d’énergie ». Par ailleurs, la loi relative à « la transition énergétique pour la croissance verte » prévoit que les foyers bénéficiaires des tarifs sociaux de l'énergie obtiennent auprès de leurs fournisseurs d'électricité un « dispositif déporté d'affichage en temps réel ».

Cependant, le rapport d'évaluation Linky de la CRE en 201141 a conclu qu’un afficheur déporté ne serait que « la répétition de l’afficheur du compteur et ne permettrait pas au consommateur de maîtriser sa consommation ». De plus, l’ajout d’un écran d’affichage déporté a été estimé à 850 millions d’euros par l'ADEME. Cette dernière remarque, en outre, que l’affichage sans fil pose la question de la sensibilité du grand public aux « ondes », même si la puissance de l’émetteur est au moins 100 fois inférieure à celle d’un téléphone portable pour des gammes de fréquences comparables.

Respect de la vie privée

Soucieuses du respect de la vie privée, les associations de consommateurs émettent des réserves sur le déploiement de Linky. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait déclaré, dans un communiqué publié le 5 août 2010 : « Les informations de consommation d’énergie transmises par les compteurs sont très détaillées et permettent de savoir beaucoup de choses sur les occupants (d’un foyer). (…) Les distributeurs d’énergie devront donc apporter des garanties sérieuses sur la sécurisation de ces données et leur confidentialité».

L’entreprise a précisé que toutes les informations collectées sont chiffrées et seront considérées comme des données à caractère personnel et donc transmises aux producteurs et distributeurs d'énergie dans le respect de règles de confidentialité, sous le contrôle de la CNIL.

Plusieurs journaux ont également dénoncé l’intrusion dans la vie privée permise par ce compteur, après la tenue à Madrid en novembre 2009 de la 31e Conférence internationale de protection des données et de la vie privée (Résolution de Madrid). À cette occasion, Elias Quinn du Centre pour la sécurité énergétique et environnementale de l’Université du Colorado, a pointé le risque d’une tentation pour les compagnies électriques de vendre les données collectées par les compteurs intelligents : « La vision instantanée de la consommation électrique s’apparente à une fenêtre ouverte sur le mode de vie de son utilisateur, constate-t-il. Ne peut-on imaginer que des fabricants de somnifères soient intéressés par des clients allumant souvent leur lumière au milieu de la nuit ? ». Le chercheur préconise donc « un strict encadrement juridique».

Conséquences sur la santé

L'utilisation de la technologie des courants porteurs en ligne et les ondes à hautes fréquences émises par Linky seraient préjudiciables pour la santé, en raison du rayonnement électromagnétique permanent qu'ils occasionnent dans les locaux habités, compte tenu que le réseau électrique d'une habitation n'est pas blindé. Ainsi, un rayonnement d'un niveau de 17,16 V/m a été mesuré dans une chambre d'enfant. Ainsi, le déploiement des compteurs serait en contradiction avec la volonté de nombreuses communes (dont Paris) de diminuer l'exposition quotidienne de la population aux champs électromagnétiques.

Le Criirem (centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques) qui a réalisé une étude sur l'exposition aux ondes dans les zones d'essai de Linky, a indiqué qu'« il n'y avait pas de risque sanitaire aigu ni de risque d'effets physiopathologiques à craindre en lien avec l'exposition aux rayonnements extrêmement et très basses fréquences, radiofréquences et hyperfréquences » au niveau du compteur lui même qui est un système CPL ; par contre il reste des interrogations quant aux concentrateurs et éventuels répétiteurs. Cette absence de risque ne concernerait que les "effets thermiques" de ces compteurs. Le Criirem estime qu'il faut se tenir à au moins deux mètres d'un compteur et à au moins cinq mètres d'un répéteur ou d'un concentrateur pour éviter les ondes dangereuses.

 

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